GLHD débat du solaire agricole
Le 31 mai 2024
Le titre était annonciateur d’audience : « Photovoltaïque, anatomie d’une nouvelle ère. » Promesse tenue : la 9ème édition du Colloque national photovoltaïque, organisée fin mai à Montpellier par le Syndicat national des énergies renouvelables (auquel GLHD adhère depuis sa création), a connu un record d’affluence avec plus de 500 participants.
Un succès révélateur d’une filière mobilisée par des enjeux très diversifiés. Parmi ceux-ci, l’agrivoltaïsme a naturellement occupé une bonne partie des débats de la matinée avec comme temps fort une table ronde consacrée « au solaire agricole » à laquelle a participé l’une de nos cheffes de projets, Clémence Cantoni.
Nous vous partageons ici quelques-unes des paroles entendues :
Jules Nyssen, président du SER : « En ce qui concerne le développement de l’agrivoltaïsme, faisons fonctionner les règles qui désormais existent, soyons raisonnables dans le développement des projets, évitons par exemple de faire fantasmer les agriculteurs avec des montants délirants, et surtout suivons l’évolution de cette innovation pour l’améliorer au fur et à mesure. »
Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de la Métropole : « La filière des renouvelables écrit notre avenir. L’électrification massive est un challenge enthousiasmant. Il faut surmonter les positions réactionnaires, la défiance dans la transition agricole, ne pas hésiter à penser local, vaincre la France des procédures pour faire réussir la France des projets. »
Marie-Thérèse Mercier, conseillère régionale Région Occitanie : « L’Occitanie mène une réflexion active autour des enjeux et des bonnes pratiques de l’agrivoltaïsme. Notre ambition est d’accorder la priorité à l’agriculture et de permettre aux exploitants de profiter eux aussi de la manne du solaire. »
Hermine Durand, sous-directrice du système électrique et des énergies renouvelables à la Direction générale de l’énergie et du climat : « Les règles de développement des projets agrivoltaïques doivent être suffisamment claires pour tous les acteurs. »
Clémence Cantoni, GLHD : « Le développement de projets collectifs, c’est exactement la marque de fabrique de GLHD. Nous partons toujours d’un groupe d’agriculteurs, réunis autour d’une même problématique agricole : terres à faible rendement des zones intermédiaires, problématiques de qualité de l’eau, …Le collectif permet justement de garantir un développement pérenne, de mutualiser les études, le raccordement…
Le partage de la valeur pour le tissu rural local commence par cette approche qui privilégie un groupe d’exploitants et non pas un seul exploitant. Dès lors, les agriculteurs ne sont plus en position de concurrence, mais de coopération. C’est une vision importante dans le contexte des aléas économiques et climatiques de plus en plus forts. D’autant plus importante au regard du temps long de développement, entre 5 et 7 ans. Le projet collectif permet à chacun de se soutenir en solidarité et de rester mobilisé sur l’objectif.
Pour autant, l’agrivoltaïsme ne doit pas tomber dans le piège de la surenchère sur le foncier agricole, qui est un outil de travail pour les exploitants. Il ne faut pas rechercher du foncier, mais des agriculteurs qui ont des projets et sont volontaires pour se transformer, repenser leur manière de travailler la terre, accélérer leur transition agricole, agroécologique, énergétique. Faisons leur confiance : ils sont avant tout des entrepreneurs, des chefs d’entreprises, ils savent ce qui bon pour leurs exploitations. »
Bruno Vila, administrateur FNSEA, président de la FDSEA 66, co-président de Légumes de France : « Les projets alibis font tâche. Le retour d’expérience va devenir de plus en plus intéressant, surtout quand les projets sont bien pensés. Les projets agrivoltaïques vertueux peuvent ramener de la valeur sur les exploitations. La promotion des bons projets est essentielle pour convaincre. »
Regardez le replay de table ronde « Solaire agricole : quel modèle de développement collectif ? Quel partage de la valeur ? »